du p'tit Grain de Folie

du p'tit Grain de Folie Galgo Español (levrier espagnol)

Galgo Español (levrier espagnol)

Les origines du Galgo Espagnol

Les origines du Galgo Espagnol

L’origine du Galgo remonte aux plus anciennes civilisations. Selon les théories actuelles les plus accréditées, françaises et allemandes, les premiers chiens ne furent pas des bergers mais des chiens de chasse. La cynophilie française attribue l’origine de tous les canidés, en Europe à un chien appelé « CYNODICTIS », en Allemagne appelé « TOMARCTUS », descendant du « CYNODESNUS » duquel sont issues quatre lignées parmi lesquelles les « LEINIERI » donnèrent naissance à nos lévriers.

Datant de l’époque Néolithique, on peut apprécier sur les peintures rupestres d’Almera et d’Altamira des chiens de type lévrier et, étant donné que l’on en trouve de nombreuses représentations au cours de civilisations différentes, il est pratiquement impossible d’en déterminer l’origine précise. Cependant, on peut affirmer que de Mésopotamie et de Macédoine ils migrèrent aux régions sahariennes et soudanaises et qu’ils se fixèrent dans toute la région arabique ainsi qu’en Afrique du Nord.

Dans la culture arabe,  le lévrier est un animal noble, et des documents nous apprennent de façon certaine que les femmes allaitaient les chiots lévriers pour soulager les chiennes Sloughi qui avaient des portées nombreuses. La plus ancienne description figure sur la tombe de Antef, au XXVII a. J.C.

 La culture égyptienne vénéra ce type de lévriers que l’on appela plus tard « Pharaons » et qui figurent en peintures entre 2000 et 3000 a.J.C. sur les stèles de divers édifices funéraires. Ceux qui tuaient ce genre de chiens en Egypte encouraient la peine maximale et l’on trouve de nombreuses momies de ces animaux aux côtés de leurs maîtres dans les mastabas funéraires.

Les cultures grecques et romaines utilisèrent les lévriers en art cynégétique. A partir du Vème siècle a. J.C. il existe de nombreuses représentations sous formes de sculptures, vases rituels, gravures, et surtout dans les écrits de Xenophon et de Platon qui mentionnent explicitement le lévrier. Les grandes civilisations s’enrichirent toujours des conquêtes et les grecs suivis des romains pratiquèrent la chasse comme préparation à la guerre et comme loisir, utilisant les lévriers dans les deux cas.

L’historien grec de Nicodémie, Flavio Arrien, au IIème siècle de notre ère, dans son fameux « Traité de la Chasse », créa pour la première fois une sorte de manuel du bon « Galguero ». Il y conseille l’alimentation la plus adaptée aux lévriers pour qu’ils soient plus efficaces à la chasse, les soins à leur donner et le comportement qu’il faut avoir à leur égard. Il donna des principes d’élevage pour la compétition qui furent appliquées avec le plus grand succès. Il fut aussi le premier à distinguer officieusement le lévrier à poil dur dit « Segusin » et le lévrier à poil ras de la race des « Vertragi ». Il raconte comment toutes les classes sociales chassaient : riches, classes moyennes ou pauvres donnant un aperçu de l’importance de la chasse sur le plan social.

Cette œuvre est le premier document important dans lequel se précisent une série de races de lévriers tous issus de la même origine : Sloughis (lévrier arabe), Salukis (lévriers persans), greyhounds (lévrier anglais), lévriers afghans, du Kirghizstan et Galgos espagnols, parmi d’autres races moins importantes dépendant de régions géographiques, cynégétiques et environnementales déterminant les différences morphologiques actuelles.

On dit qu’ Alexandre le Grand avait un lévrier appelé « Peritas » et qu’à sa mort il fit construire une ville à laquelle il donna son nom en souvenir de tous les bons moments passés avec lui.

L’histoire du lévrier se confond avec l’histoire de la chasse. Depuis la Préhistoire l’homme devait chasser pour subsister et il utilisait le lévrier pour sa rapidité et sa fierté.

On le retrouve en Egypte et au Moyen Orient sur les tapis, peintures et sculptures de l’époque, avec d’autres renseignements, témoignant de l’existence du lévrier, non seulement chez les Pharaons, Généraux et autres personnes célèbres, mais aussi dans les habitations pauvres. On le considérait comme un animal noble et une loi interdisait de les tuer sous peine de mort.

On retrouve leurs silhouettes sur les colonnes, les murs, les temples et les tombes des Pharaons, preuve de l’estime qu’ils leur témoignaient.

La chasse, par conséquent l’existence des lévriers, atteint son apogée au Moyen Age. L’Espagne n’est pas une exception : le Galgo avait accompli un immense trajet, venant de l’Orient lointain, à travers l’Arabie et l’Afrique du Nord. Il traversa la mer avec les Maures et remonta peu à peu jusqu’au Nord de notre pays, devenant un des chiens de chasse les plus célèbres du XVème siècle.

Quoiqu’à cette époque le lévrier ait accompagné le plus souvent la chasse à cheval, avec la lance et la fronde, on l’utilisait surtout pour le lièvre à cause de sa rapidité, et on organisait des chasses et des compétitions de vitesse.

On lâchait le lévrier à la poursuite des cerfs, des sangliers et des ours pendant les chasses organisées par les rois et la noblesse. C’est ainsi que Don Juan I d’Aragon mourut à la suite d’une chute de cheval alors qu’il poursuivait une louve avec ses lévriers.

On raconte du Cid qu’il soignait ses lévriers avant d’aller à la chasse.

Miguel de Cervantès, dans le premier Chapitre de son immortel « Don Quichotte », fait mention du « Galgo de course ».

On a écrit que les Galgos avaient souffert d’une pénible et longue transformation au cours des quatre derniers siècles due à la déforestation et à une utilisation du Galgo exclusivement comme chasseur de lièvre. Pourtant, après avoir étudié les nombreuses représentations de lévriers dans l’art du Moyen Age, d’après des gravures et des peintures, il apparaît que ces chiens étaient utilisés dans la vénerie. Leurs têtes étaient allongées, leur profil incurvé avec des proportions identiques crâne/face, le cou long de coupe ovale, la poitrine large et profonde, la croupe, le fouet et les extrémités très semblables aux caractéristiques de nos Galgos actuels.

De cette époque datent des peintures et des tapisseries où l’on peut voir des hommes tenir en laisse des lévriers attachés par couples, ce qui prouve qu’il existait une authentique culture cynégétique où le lâcher de lévriers existait déjà.

Sur la fresque de l’ermitage de San Baudelio près de Soria, datant de 1130, on peut voir une chasse aux lièvres où apparaît un Galgo bicolore ainsi que trois Galgos dont la morphologie est très proche du standard du Galgo espagnol.

Ces Galgos, à l’origine de ceux qui vivent dans la péninsule ibérique, joints à ceux que les celtes et les carthaginois amenèrent,  vécurent et se croisèrent avec ceux qui accompagnaient les lévriers grecs, romains, wisigoths et arabes. (sans parler des autres civilisations qui s’établirent dans la péninsule) Ils procèdent sans doute tous d’une souche commune, ce sont ceux que nous appelons les Galgos espagnols, Galgos qui parvinrent à conserver leurs caractéristiques morphologiques du XIV et XVème siècles jusqu’à la fin  du siècle dernier, période à laquelle remontent les premiers croisements avec des greyhounds.

On a beaucoup écrit sur l’origine des deux races, débattant de laquelle des deux est la plus intacte. Personne ne peut contester que le greyhound a conservé sa pureté contrairement à ce qui est arrivé à notre Galgo espagnol, essentiellement parce que l’activité sportive à laquelle on destinait le greyhound ne se trouvait pas favorisée par un croisement quelconque. Mais surtout parce que notre pays est le seul à disposer de terrains de chasse au lièvre si différents en superficie, climat et en environnement.

Curieusement, durant les XVI,XVII et XVIII, l’Espagne exporta en Irlande et en Angleterre une grande quantité de Galgos espagnols lesquels contribuèrent à la conformation du galgo anglais, soit du greyhound. Cependant, au début du XX, et une fois organisée la compétition de vitesse dans notre pays, on commença à croiser nos Galgos avec les galgos anglais, occasionnant de grands dégâts dans la race jusqu’aux années 70.

 

Pour comprendre ce croisement il faut bien connaître les principales différences qui existent entre les deux races, différences que nous allons ainsi résumer :

 

GREYHOUND (galgo anglais) GALGO ESPAGNOL

 

crâne large/région frontale courte   crâne étroit/région frontale longue

 

dépression fronto-nasale marquée dépression fronto-nasale légère

 

oreilles droites en éveil oreilles semi-dressées en éveil

 

coupe du cou circulaire   coupe du cou ovale

 

thorax en tonneau   thorax profond et large

 

poitrine profonde arrivant au coude poitrine moins profonde et n'arrivant jamais au coude

 

 

région lombaire courte région lombaire longue et puissante

 

croupe arrondie croupe en pupitre

 

musculature courte et globuleuse musculature plate et large

 

pieds de chat    pieds de lièvre

 

fouet court et large   fouet long, souple et en crochet

 

 

 

Pour résumer, le Galgo espagnol a une morphologie destinée à la chasse de moyenne et de grande endurance, mais avec une souplesse suffisante pour ne pas se blesser pendant les flexions du corps et les changements de rythme imposés par le lièvre pendant la course. Pour conclure, le Galgo espagnol est un coureur tout terrain.

 

 

    Bartolomé Ramirez Castro

Francisca Elena Pérez Fernàndez