RECIT DU JOUR DE LA MISE BAS
Nous sommes mercredi 22 Octobre. Je suis à mon travail, non loin de la maison (à deux minutes en voiture). Pierre, mon mari et deux de nos enfants sont à la maison et veillent sur Havane.
Quant tout à coup...
Un texto de Pierre m'avertit qu'Havane commence à haleter. En parallèle, Philippe, mon fils de 19 ans m'appelle : maman, viens vite, Havane commence à haleter.
Pas de panique je réponds, cela peut durer un long moment avant les premières poussées.
J'ai le temps de finir ma journée de travail, les yeux rivés à mon téléphone toutefois et je rentre à 17h pile, pas une seconde plus!
Je trouve mon Havane allanguie, haletant par moments, se reposant profondément à d'autres. Nous vaquons à nos occupations, assez fébrilement je dois dire. Je pense que les bébés naîtront d'ici la fin de la soirée...
Le repas du soir? euh! vite expédié. Je ne me souviens plus de quoi il était composé. Nous comptions les temps morts entre chaque halètement, le stress monte, Havane ne pousse toujours pas. 20H. Nous décidons de nous mettre devant les informations. De quoi il retourne? pfff, pas la moindre idée. Havane halète, tourne, vire et devient de plus en plus inquiète. Elle gratte activement plusieurs panières, nous comptons les minutes, nous nous regardons, sommes tous anxieux. On entendrait une mouche voler chez nous, et les halètements d'Havane...
Nous regardons un film. Enfin, regarder est un bien grand mot. Je surveille Havane, j'ouvre la porte à Havane, je donne de l'eau à Havane. Elle réclame souvent à sortir, cela signifie que les contractions montent en puissance. Elle va souvent vers le cellier et je vais y trouver..... le bouchon muqueux!
Elle ne va plus tarder à faire ses petits je lance à la cantonade. Tout le monde se lève, sur le pied de guerre. Attendez, ce n'est pas pour tout de suite non plus.
23h et des poussières. Nous ne savons que faire. Le film est terminé, les enfants sont partis se coucher et nous avons envie de nous reposer un peu. Nous décidons de faire un grand lit pour Havane sur le tapis de notre chambre et nous montons nous coucher.
Je suis dans notre lit, je ne sais pas comment Pierre a fait pour s'endormir, cela doit être inhérent à tous les hommes : à peine la tête posée sur le traversin que ...pouf... il dort! Moi, je ne peux absolument pas. Havane alterne les périodes d'halètements et de repos. Je tourne, allume ma petite lampe, l'observe, j'éteins, me retourne et rebelotte et dix de der!
Bon, je descends du lit et décide de dormir près d'elle, sur son dodo confortable; Je place un oreiller, tire un bout de couette à moi et me pelotonne contre elle. Mais Havane se lève, se couche, marche, tourniquotte, devient très inquiète. Une poche se rompt. Il est temps de la descendre à la maternité.
Pierre dort comme un bébé, je le laisse, les petits ne vont pas arriver tout de suite.
Il est 1h du matin et je suis assise au pied de la caisse de mise-bas. Havane ne voulait pas y aller. Nous sommes sorties dans la nuit, dans le jardin, où elle a fait un gros pipi. Je décide d'installer un plaid et me couche à coté de la caisse de mise bas, avec un coussin. Je suis bien. Je l'entends et, à la lueur de la lampe à infra rouge, je vois Havane commençant enfin à pousser.
Nous sommes Jeudi 23 Octobre, il est 2h du matin et Havane pousse encore, se repose, halète, pousse. Je commence à me demander si ses poussées sont efficaces, je me demande si je ne devrais pas aller chez le vétérinaire de garde. Mais, en observant de plus près, je m'aperçois qu'à la commissure de la vulve, apparait enfin, la bulle tant espérée! Vite, je courre chercher Pierre, le réveille, il est mon assistant, il arrive 4 à 4 et nous attendons la première délivrance.
Pas de panique je réponds, cela peut durer un long moment avant les premières poussées.
J'ai le temps de finir ma journée de travail, les yeux rivés à mon téléphone toutefois et je rentre à 17h pile, pas une seconde plus!
Je trouve mon Havane allanguie, haletant par moments, se reposant profondément à d'autres. Nous vaquons à nos occupations, assez fébrilement je dois dire. Je pense que les bébés naîtront d'ici la fin de la soirée...
Le repas du soir? euh! vite expédié. Je ne me souviens plus de quoi il était composé. Nous comptions les temps morts entre chaque halètement, le stress monte, Havane ne pousse toujours pas. 20H. Nous décidons de nous mettre devant les informations. De quoi il retourne? pfff, pas la moindre idée. Havane halète, tourne, vire et devient de plus en plus inquiète. Elle gratte activement plusieurs panières, nous comptons les minutes, nous nous regardons, sommes tous anxieux. On entendrait une mouche voler chez nous, et les halètements d'Havane...
Nous regardons un film. Enfin, regarder est un bien grand mot. Je surveille Havane, j'ouvre la porte à Havane, je donne de l'eau à Havane. Elle réclame souvent à sortir, cela signifie que les contractions montent en puissance. Elle va souvent vers le cellier et je vais y trouver..... le bouchon muqueux!
Elle ne va plus tarder à faire ses petits je lance à la cantonade. Tout le monde se lève, sur le pied de guerre. Attendez, ce n'est pas pour tout de suite non plus.
23h et des poussières. Nous ne savons que faire. Le film est terminé, les enfants sont partis se coucher et nous avons envie de nous reposer un peu. Nous décidons de faire un grand lit pour Havane sur le tapis de notre chambre et nous montons nous coucher.
Je suis dans notre lit, je ne sais pas comment Pierre a fait pour s'endormir, cela doit être inhérent à tous les hommes : à peine la tête posée sur le traversin que ...pouf... il dort! Moi, je ne peux absolument pas. Havane alterne les périodes d'halètements et de repos. Je tourne, allume ma petite lampe, l'observe, j'éteins, me retourne et rebelotte et dix de der!
Bon, je descends du lit et décide de dormir près d'elle, sur son dodo confortable; Je place un oreiller, tire un bout de couette à moi et me pelotonne contre elle. Mais Havane se lève, se couche, marche, tourniquotte, devient très inquiète. Une poche se rompt. Il est temps de la descendre à la maternité.
Pierre dort comme un bébé, je le laisse, les petits ne vont pas arriver tout de suite.
Il est 1h du matin et je suis assise au pied de la caisse de mise-bas. Havane ne voulait pas y aller. Nous sommes sorties dans la nuit, dans le jardin, où elle a fait un gros pipi. Je décide d'installer un plaid et me couche à coté de la caisse de mise bas, avec un coussin. Je suis bien. Je l'entends et, à la lueur de la lampe à infra rouge, je vois Havane commençant enfin à pousser.
Nous sommes Jeudi 23 Octobre, il est 2h du matin et Havane pousse encore, se repose, halète, pousse. Je commence à me demander si ses poussées sont efficaces, je me demande si je ne devrais pas aller chez le vétérinaire de garde. Mais, en observant de plus près, je m'aperçois qu'à la commissure de la vulve, apparait enfin, la bulle tant espérée! Vite, je courre chercher Pierre, le réveille, il est mon assistant, il arrive 4 à 4 et nous attendons la première délivrance.
Elle arrivera à 2h30. Voici l'ordre d'arrivée des 8 petites gourmandises :
2h30 - Femelle - Poids : 325 grammes
2h55 - Femelle - Poids : 340 grammes
3h10 - Mâle - Poids : 378 grammes
3h45 - Mâle - Poids : 340 grammes
3h55 - Mâle - Poids : 350 grammes
4h10 - Femelle - Poids : 350 grammes
4h30 - Mâle - Poids : 370 grammes
5h55 - Mâle - Poids : 366 grammes
2h30 - Femelle - Poids : 325 grammes
2h55 - Femelle - Poids : 340 grammes
3h10 - Mâle - Poids : 378 grammes
3h45 - Mâle - Poids : 340 grammes
3h55 - Mâle - Poids : 350 grammes
4h10 - Femelle - Poids : 350 grammes
4h30 - Mâle - Poids : 370 grammes
5h55 - Mâle - Poids : 366 grammes
Entre l'avant dernier et le dernier, Havane est restée un long moment à se reposer. Elle n'avait plus de contractions et cela m'inquiétait. J'ai cru un instant que le petit à venir serait probablement mort. Alors, je l'ai sorti dans le jardin où elle a fait un gros pipi, elle était harassée la pauvre. Je lui ai massé le ventre, lui ai donné du Wombyl afin de favoriser les contractions. Et c'est reparti enfin. A la faveur d'une poussée, une bulle apparait, la tête de cette 8ème petite gourmandise sort enfin et tombe alors dans ma main un bébé inerte. Une larme jaillit de mes yeux. Je l'écrase rageusement.
Je perce fébrilement et rapidement la poche, Havane ingère le placenta. Je récupère mon petit chéri toujours inanimé, je le désencombre à l'aide du mouche bébé, le nez tout d'abord, la bouche ensuite. Je le place dans une serviette et le frictionne avec énergie, faisant basculer son corps vers le bas pour laisser sortir le liquide et les mucosités. Il bouge enfin un peu, très peu. Je pratique un léger massage cardiaque, le tapote...... la première vraie inspiration, encombrée. Je reprends le mouche bébé, j'aspire, je frictionne et bébé gigote enfin! la vie! vite, la pesée, je le replace vers sa maman qui va le lécher et le faire téter. Il mettra un peu de temps pour se remettre de ses émotions et se diriger enfin vers une mamelle salvatrice.
L'accouchement est enfin terminé. Il est 6h du matin. Je place les bébés dans un panier, sur une bouillote chaude et douce. Je sors les linges ayant servi à la mise-bas et prépare une machine à 90°. Pendant ce temps, je remets un dry bed propre et un plaid tout doux. Je pose délicatement les bébés dans la maternité toute accueillante et invite Havane à prendre une douche. Bien proprette, je lui donne une bonne gamelle de croquettes et de viande hachée, mélangé à un oeuf entier. Elle mange avec appétit. Les soins sont pratiquement terminés. Du wombyl pour nettoyer l'utérus et provoquer des contractions pour tout évacuer, du traumasédyl pour la douleur et de l'orocal (pastille de calcium) pour éviter les crises d'éclampsie et favoriser la montée de lait.
La grande hantise de tout éleveur, c'est que la toute nouvelle maman n'ait pas de lait ou très peu et pas enrichissant. Il faut savoir que le passage du premier chiot déclenche la montée de lait, en principe. Laisser la mère manger quelques placentas est aussi très bon car cela favorise la montée de lait.
A voir mes 8 petits anges têter goulument, je ne me fais plus de soucis, le lait est bien là, il coule à flot, en témoignent les petits ventres bien ronds.
Mes 8 petites merveilles ont toutes un poids énorme. Ces bébés sont tous bien charpentés, ont de l'os, des proportions magnifiques, de la cuisse, de belles encolures et de magnifiques petites têtes. L'harmonie se dégage des petits corps potelés, il y a une grande homogénéité dans l'ensemble.
3 bébés sont nés par le siège. Un est né avec difficulté : il avait placé une patte avant à côté de sa tête, rendant le passage difficile. Il a fallu que je déplace délicatement la patte, la rangeant le long du corps, afin que bébé puisse passer.
Et Havane? Havane fut MERVEILLEUSE mes amis. Elle a assuré comme une grande princesse qu'elle est. Lors de chaque poussée, elle geignait, je l'encourageais, elle me regardait et ensemble, nous attendions le petit être. Elle a eu la fibre maternelle instantanément, nettoyant ses petits, déchirant le placenta, léchant museau et nez afin de désencombrer bébé. Je coupais le cordon ombilical, Pierre me passait un coton de bétadine pour désinfecter et clamper le cordon. La pesée était une simple formalité, puis une photo de la p'tite gourmandise et vite, auprès de maman qui calinait son petit. Le séchage était dynamique pour bien réveiller chaque bébé.
Ils sont tous très toniques, incroyablement déterminés à la mamelle.
Leur couleur? Je vous les livrerai dans les photos individuelles. Elles sont sombres encore, vont évoluer au cours des jours et des semaines prochaines.
Une fois cette merveilleuse aventure terminée, il était l'heure de prendre le petit-déjeuner.
J'ai ensuite vite fait un tour chez mon médecin car je suis malade. Une grosse laryngite qui m'a rendu totalement aphone. Je ne peux même pas crier ma joie, dire à mes petites gourmandises à quel point elles sont belles, adorables, à ma tendre Havane à quel point je l'aime et combien elle me rend heureuse.
Alors, je l'écris ici :
Ma douce et merveilleuse Havananouna, tu m'as fait vivre un des meilleurs instants de toute ma vie, tu m'as fait vibrer d'émotions en tous genres, passant de la plénitude à l'angoisse, la peur, puis la joie intense, le bonheur immense de voir la vie jaillir, forte, puissante, déterminée.
Me lasserai-je un jour de voir naître des portées de chiots? Non, certes non. Même si le travail d'éleveur est difficile et paniquant, il est aussi incroyablement beau et méritant.
Mais, moi, je ne fais pas grand chose dans l'histoire, si ce n'est que mon travail de sélection. Le mérite revient surtout à mes chiennes, mes amours extraordinaires qui placent leur confiance en moi et me donnent de merveilleux bébés. Si je vis ces instants magiques, c'est bien grâce à mes Whippets.
Je perce fébrilement et rapidement la poche, Havane ingère le placenta. Je récupère mon petit chéri toujours inanimé, je le désencombre à l'aide du mouche bébé, le nez tout d'abord, la bouche ensuite. Je le place dans une serviette et le frictionne avec énergie, faisant basculer son corps vers le bas pour laisser sortir le liquide et les mucosités. Il bouge enfin un peu, très peu. Je pratique un léger massage cardiaque, le tapote...... la première vraie inspiration, encombrée. Je reprends le mouche bébé, j'aspire, je frictionne et bébé gigote enfin! la vie! vite, la pesée, je le replace vers sa maman qui va le lécher et le faire téter. Il mettra un peu de temps pour se remettre de ses émotions et se diriger enfin vers une mamelle salvatrice.
L'accouchement est enfin terminé. Il est 6h du matin. Je place les bébés dans un panier, sur une bouillote chaude et douce. Je sors les linges ayant servi à la mise-bas et prépare une machine à 90°. Pendant ce temps, je remets un dry bed propre et un plaid tout doux. Je pose délicatement les bébés dans la maternité toute accueillante et invite Havane à prendre une douche. Bien proprette, je lui donne une bonne gamelle de croquettes et de viande hachée, mélangé à un oeuf entier. Elle mange avec appétit. Les soins sont pratiquement terminés. Du wombyl pour nettoyer l'utérus et provoquer des contractions pour tout évacuer, du traumasédyl pour la douleur et de l'orocal (pastille de calcium) pour éviter les crises d'éclampsie et favoriser la montée de lait.
La grande hantise de tout éleveur, c'est que la toute nouvelle maman n'ait pas de lait ou très peu et pas enrichissant. Il faut savoir que le passage du premier chiot déclenche la montée de lait, en principe. Laisser la mère manger quelques placentas est aussi très bon car cela favorise la montée de lait.
A voir mes 8 petits anges têter goulument, je ne me fais plus de soucis, le lait est bien là, il coule à flot, en témoignent les petits ventres bien ronds.
Mes 8 petites merveilles ont toutes un poids énorme. Ces bébés sont tous bien charpentés, ont de l'os, des proportions magnifiques, de la cuisse, de belles encolures et de magnifiques petites têtes. L'harmonie se dégage des petits corps potelés, il y a une grande homogénéité dans l'ensemble.
3 bébés sont nés par le siège. Un est né avec difficulté : il avait placé une patte avant à côté de sa tête, rendant le passage difficile. Il a fallu que je déplace délicatement la patte, la rangeant le long du corps, afin que bébé puisse passer.
Et Havane? Havane fut MERVEILLEUSE mes amis. Elle a assuré comme une grande princesse qu'elle est. Lors de chaque poussée, elle geignait, je l'encourageais, elle me regardait et ensemble, nous attendions le petit être. Elle a eu la fibre maternelle instantanément, nettoyant ses petits, déchirant le placenta, léchant museau et nez afin de désencombrer bébé. Je coupais le cordon ombilical, Pierre me passait un coton de bétadine pour désinfecter et clamper le cordon. La pesée était une simple formalité, puis une photo de la p'tite gourmandise et vite, auprès de maman qui calinait son petit. Le séchage était dynamique pour bien réveiller chaque bébé.
Ils sont tous très toniques, incroyablement déterminés à la mamelle.
Leur couleur? Je vous les livrerai dans les photos individuelles. Elles sont sombres encore, vont évoluer au cours des jours et des semaines prochaines.
Une fois cette merveilleuse aventure terminée, il était l'heure de prendre le petit-déjeuner.
J'ai ensuite vite fait un tour chez mon médecin car je suis malade. Une grosse laryngite qui m'a rendu totalement aphone. Je ne peux même pas crier ma joie, dire à mes petites gourmandises à quel point elles sont belles, adorables, à ma tendre Havane à quel point je l'aime et combien elle me rend heureuse.
Alors, je l'écris ici :
Ma douce et merveilleuse Havananouna, tu m'as fait vivre un des meilleurs instants de toute ma vie, tu m'as fait vibrer d'émotions en tous genres, passant de la plénitude à l'angoisse, la peur, puis la joie intense, le bonheur immense de voir la vie jaillir, forte, puissante, déterminée.
Me lasserai-je un jour de voir naître des portées de chiots? Non, certes non. Même si le travail d'éleveur est difficile et paniquant, il est aussi incroyablement beau et méritant.
Mais, moi, je ne fais pas grand chose dans l'histoire, si ce n'est que mon travail de sélection. Le mérite revient surtout à mes chiennes, mes amours extraordinaires qui placent leur confiance en moi et me donnent de merveilleux bébés. Si je vis ces instants magiques, c'est bien grâce à mes Whippets.
Merci mes filles.
Merci Havane
Je ne cesserai jamais de vous aimer
Merci Havane
Je ne cesserai jamais de vous aimer